Excellente nouvelle : l’UNESCO a officiellement inscrit la tradition de la marionnette à tringle bruxelloise au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Derrière cette reconnaissance, il y a un univers foisonnant de personnages hauts en couleur, d’artisans passionnés… et une véritable histoire d’amour entre Bruxelles et ses marionnettes.
Née dans les ruelles populaires de notre capitale, cette forme de théâtre burlesque a traversé les siècles sans perdre son humour ni son impertinence. Elle trouve ses racines dans une technique venue de Sicile et arrivée en Belgique à la fin du Moyen Âge. Depuis plus de quatre siècles, les marionnettes à tringle, sculptées dans le bois, portées par une longue tige de métal et manipulées au-dessus de la scène, donnent vie à un répertoire où se croisent chevaliers, reines, diables, sans oublier le légendaire Toone, figure tutélaire du Théâtre Royal de Toone. Quand la bourgeoisie se rendait à l’opéra, les marionnettes offraient un théâtre populaire, où l’on rejouait les grands classiques en parodie.
Aujourd’hui encore, cet univers foisonnant continue de vivre grâce à une chaîne impressionnante de savoir-faire : sculpture minutieuse des personnages, fabrication artisanale des costumes, apprentissage précis des gestes, scénographies miniatures… Chaque représentation est le résultat d’une transmission patiente, intergénérationnelle, où se mêlent passion, humour et tradition.
Plus qu’un divertissement, la marionnette à tringle fut aussi de tous temps un outil d’éducation populaire, un miroir drôle et impertinent de la société bruxelloise. Cette dimension se prolonge aujourd’hui grâce à des mesures d’éducation culturelle et artistique, qui permettent aux écoles bruxelloises de faire découvrir aux enfants les spécificités du brusseleir et la richesse de la francophonie bruxelloise, au cœur même de ce patrimoine local.
La candidature était portée par la Région de Bruxelles-Capitale et par le Théâtre Royal de Toone, lieu emblématique de la culture bruxelloise reconnu et soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’inscription à l’UNESCO consacre ainsi un patrimoine qui respire l’humour, la convivialité et l’identité bruxelloise, tout en mettant en lumière le travail passionné des communautés qui font vivre les marionnettes au quotidien.
Chaque année, la Compagnie de Toone forme plusieurs dizaines de personnes aux arts de la marionnettes à tringle, venant de plusieurs pays.
Une nouvelle page de la culture bruxelloise s’ouvre : et la marionnette à tringle n’a certainement pas fini de faire rire, rêver et surprendre.
Découvrir ce patrimoine en images : https://ich.unesco.org/fr/video/76493




