Vous êtes ici

Le 4e Forum Mémoire du monde : le pouvoir des archives pour la compréhension et la coopération internationale

© Sacha Heron / Unesco

Les 28 et 29 octobre derniers s’est tenu le 4e forum du programme Mémoire du monde, qui a rassemblé des experts de tous horizons. Créé en 1992, le programme Mémoire du monde de l’UNESCO a pour mission de préserver les archives et les bibliothèques les plus représentatives des cultures du monde et ainsi assurer une « mémoire collective » internationale. 

La Belgique francophone y a tenu un rôle actif grâce à la participation de Stéphanie Manfroid, responsable scientifique du Mundaneum à Mons et présidente du Comité belge francophone du programme Mémoire du monde ainsi que Roger Roberts, président du Comité Mémoire du monde en Belgique. L’occasion pour ces deux éminents experts d’échanger avec leurs homologues du monde entier et de partager ensemble des pratiques novatrices.

 

Le programme Mémoire du monde : l’importance de la « Mémoire collective »

Depuis plus de 30 ans, le programme Mémoire du monde de l’UNESCO s’engage à préserver le patrimoine documentaire mondial, un héritage exceptionnel qui se doit d’être accessible à tous.

Parmi les près de 500 documents inscrits, on retrouve des œuvres emblématiques comme celles de l’écrivain anglais George Orwell, les archives du procès d’Auschwitz à Francfort, ainsi que le tout premier enregistrement de la voix humaine par Édouard-Léon Scott de Martinville.

Ces trésors documentaires constituent des piliers de notre mémoire collective, essentiels à la transmission de notre histoire aux générations futures. Qu’il s’agisse de manuscrits, de journaux ou de médias numériques, ils renforcent la cohésion sociale et enrichissent la compréhension de notre héritage commun.

 

La Belgique sur le Registre Mémoire du monde

La Belgique compte 7 inscriptions sur le Registre Mémoire du monde, dont 3 pour la partie francophone du pays :

  • Les archives des Conseils internationaux de physique et de chimie Solvay (1910-1962) : Déposées à l’Université Libre de Bruxelles, ces archives témoignent des découvertes et avancées majeures réalisées au début du XXe siècle lors des Conseils Solvay.
  • La Corvina (Bibliotheca Corviniana) : Conservée en partie à Bruxelles par la KBR, la Corvina rassemble 216 ouvrages de ce qui composait la plus grande collection de livres en Europe pendant la Renaissance, après celle du Vatican.
  • Répertoire bibliographique universel (RBU) : Présenté au Mundaneum à Mons, c’est le premier catalogue universel de livres, réalisé en Belgique par l’Institut International de Bibliographie en 1895. Il est considéré aujourd’hui comme le premier modèle de moteur de recherche. 

 

Un thème toujours plus pertinent en 2024 

La quatrième édition du Forum mondial s’est tenue sous le thème « Mémoire du monde : à la croisée de la compréhension et de la coopération internationale ». Elle a souligné le potentiel du patrimoine documentaire pour le dialogue social et l’engagement en période de crise, mais aussi les défis liés à sa préservation tels que l’impact des catastrophes, la guerre et les changements climatiques. 

Face à ses défis, l’UNESCO ne reste pas les bras croisés, des projets de numérisation ont lieu en Ukraine, Haïti et au Mali. Ils agissent aussi pour mieux impliquer les jeunes générations dans la préservation de ces archives. Le rôle des organisations internationales, telles que l’UNESCO a été souligné pour promouvoir l’accès libre à ces patrimoines et favoriser la coopération internationale, essentielle pour assurer une gestion efficace et durable de notre héritage documentaire.

 

« Le programme Mémoire du Monde aide à mettre en lumière nos points communs, en soulignant l’Humanité partagée qu’il est essentiel de préserver. » Jens Boel — ancien archiviste en chef de l’UNESCO (1995-2017).